
« WWOOFing » et la Bio Ferme des Caps = histoire d’amour depuis toujours
mars 5, 2024J’ai rencontré hier un producteur de confitures de fraises de l’Île d’Orléans qui utilise les fraises locales pour confectionner ses produits. Mais, de manière générale, la concurrence utilise des fraises importées de Chine ou d’Égypte pour fabriquer ses confitures.
Le prix des fraises varie énormément : 1 $ le kilo lorsqu’elles proviennent de Chine ou d’Égypte, contre 8 $ le kilo pour celles cultivées sur l’Île d’Orléans ! Comment voulez-vous être compétitif sur les prix ? Et surtout, est-ce la même confiture ?
Pour moi, ce n’est pas du tout la même confiture ! Encore et toujours, choisissons le local et le bio.
Des fraises importées aux résidus douteux
Les fraises importées de Chine ou d’Égypte peuvent contenir des pesticides, herbicides ou fongicides interdits ici au Québec. Chaque pays applique sa propre réglementation en matière de produits phytosanitaires, et la Chine autorise certaines substances interdites ailleurs.
L’Union européenne impose des contrôles sur les résidus de pesticides dans les produits importés, mais il arrive que certaines fraises dépassent les limites autorisées ou contiennent des substances interdites. Plusieurs études et alertes sanitaires ont d’ailleurs mis en évidence la présence de résidus préoccupants dans certains fruits importés, y compris les fraises chinoises.
Au Québec et au Canada en général, la réglementation sur les pesticides est très stricte, souvent plus rigoureuse que celle de l’Union européenne. L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), qui dépend de Santé Canada, évalue et approuve les pesticides avant leur utilisation, s’assurant ainsi qu’ils respectent des normes de sécurité strictes pour la santé humaine et l’environnement.
Quelques points qui rendent les lois canadiennes (et québécoises) particulièrement rigoureuses :
- Interdiction de certains pesticides autorisés ailleurs : Des substances couramment utilisées en Chine ou aux États-Unis sont interdites au Canada.
- Normes de résidus très contrôlées : L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) effectue des tests réguliers sur les produits agricoles pour s’assurer que les résidus de pesticides respectent les limites maximales autorisées.
- Restrictions spécifiques au Québec : La province applique des règles encore plus strictes que le reste du Canada. Par exemple, certains néonicotinoïdes et autres pesticides jugés dangereux sont interdits ou fortement restreints.
- Encadrement des pesticides en milieu urbain et résidentiel : Plusieurs produits chimiques sont interdits pour un usage domestique au Québec, alors qu’ils restent autorisés ailleurs.
Le transport des fraises importées : un impact sur la qualité
Pour arriver en bon état au Canada, les fraises importées de Chine (ou d’autres pays lointains) doivent être cueillies avant leur pleine maturité.
Pourquoi ?
- Fragilité des fraises : Ce sont des fruits très sensibles qui s’abîment rapidement une fois mûrs. Une fraise bien mûre devient molle et difficile à transporter sur de longues distances.
- Temps de transport : Le voyage entre la Chine et le Canada prend plusieurs jours, voire plusieurs semaines, selon le mode de transport (avion ou bateau). Les fraises doivent donc être suffisamment fermes pour supporter ce délai.
- Maturation artificielle : Certaines fraises sont cueillies vertes et exposées au gaz éthylène ou stockées en atmosphère contrôlée pour ralentir ou stimuler leur maturation au bon moment.
- Conservation en froid : Pour éviter qu’elles ne pourrissent, elles sont souvent réfrigérées pendant le transport, ce qui peut affecter leur goût et leur texture.
Conséquences sur la qualité
Les fraises importées ont souvent :
- Moins de saveur, car elles n’ont pas mûri naturellement sur la plante.
- Une texture plus ferme, parfois même farineuse.
- Un taux de sucre plus bas, car la maturation sur la plante permet un meilleur développement des sucres.
Si vous cherchez des fraises au goût optimal, privilégiez les fraises locales et de saison, qui sont cueillies à maturité et n’ont pas subi ces contraintes de transport. Optez pour des fraises locales, biologiques ou issues de circuits courts, car elles respectent des normes plus strictes en matière de traitements phytosanitaires.
Et le bio dans tout ça ?
Au Québec, on trouve aussi des fraises biologiques. Certes, elles coûtent plus cher, mais ne peut-on pas offrir à nos enfants un aliment de qualité qui les nourrit sainement ?
Plutôt que d’en manger en grande quantité, pourquoi ne pas en faire une vraie gâterie ? La confiture de fraises est un plaisir, pas un repas en soi, ni un déjeuner quotidien. Pourquoi ne pas la réserver comme un petit luxe du week-end, mais un luxe bon dans tous les sens du terme ?
Comme dirait mon ami Pierre-Joseph, les « bonnes tites fraises du Québec, bien mûres », c’est bon en joual vert !